Lors de ma dernière rencontre avec Julien, sa femme Tomomi et leur fils Silas il y a plus de deux ans, le monde subissait encore la pandémie du Covid-19. A cause de cette crise sanitaire, ils avaient dû cesser leurs activités en Indonésie, leur centre de plongée et leur studio de yoga ne pouvant plus recevoir de clientèle… Leur projet de venir s’installer au Japon -d’où est originaire Tomomi- était alors vite devenue une évidence.
C’est donc dans le petit village de Nakijin au nord d’Okinawa qu’ils ont décidé de poser leurs valises. Entourée d’une nature luxuriante et de fonds marins exceptionnels, la vie de cette famille fait rêver. Adeptes d’un mode de vie « Slow Life », ils n’ont pourtant pas chômé depuis la réouverture des frontières japonaises…
Julien, lors de notre rencontre au début de l’année 2022, tu avais de nombreux projets et tu étais impatient que le Japon ouvre de nouveau ses frontières aux touristes étrangers.. Que s’est-il passé depuis ?
Dès la réouverture des frontières, la demande a explosé ! J’avais commencé à proposer du snorkeling (randonnée aquatique) et des balades dans la jungle mais je me suis finalement concentré sur ce que je préfère : la plongée sous-marine.
J’ai commencé à travailler avec des agences de tourisme, du coup j’organise des transferts, et j’ai des chauffeurs qui viennent chercher les clients à l’aéroport pour les déposer jusqu’à Nakijin.
Avec ma femme, nous avons ouvert un café/salon de thé le « Soma Café » qui commence à avoir du succès notamment auprès des touristes européens- français et suisses en particulier. On y vend du café qui vient directement de Sumatra via mes contacts là-bas, ainsi que tous les thés et autres produits bio et naturels créés par Tomomi.
Nous avons aussi une guesthouse. Et Tomomi continue de proposer des cours de yoga et des séances de méditation.
Nous sommes pas mal occupés en ce moment !
Okinawa n’est pas forcément une destination prioritaire pour les touristes étrangers qui viennent visiter le Japon. Et votre village est un peu reculé… Comment expliques-tu ce succès ?
Il y a de plus en plus de touristes qui se rendent sur Okinawa, les gens ont envie d’autre chose et l’article que tu avais écrit sur nous pendant le Covid a aussi permis de nous faire connaître et de nous faire sortir du lot !
Malgré tout, les visiteurs ne s’attardent généralement pas sur l’île, ils restent quelques jours souvent à Naha et ne prennent pas le temps de visiter le reste. C’est ce que j’essaie de faire comprendre aux gens quand j’échange avec eux sur les réseaux sociaux.
Justement, quels conseils donnes-tu aux futurs voyageurs qui souhaitent découvrir Okinawa ?
Je leur conseille d’y séjourner au moins cinq jours voir une semaine, au printemps ou à l’automne ; l’île est immense avec tellement de belles choses à voir entre la jungle, le parc national et les fonds marins !
Une escale de deux-trois jours comme beaucoup souhaitent le faire ne permet pas de visiter correctement ce territoire.
Il faut surtout quitter Naha, louer une voiture et venir dans le nord de l’île où la nature est magnifique et accueillante.
N’as-tu pas peur du surtourisme comme on peut le voir à Kyoto notamment ?
Même s’il y a plus de touristes qui viennent, les proportions restent très éloignées de ce que l’on peut voir dans les grandes métropoles du Japon.
J’aime cette île et j’ai à coeur de faire découvrir toutes les richesses qu’elle propose.


Et qu’en est-il des touristes japonais ?
Une bonne partie se laisse guider par Instagram… Ils viennent pour se prendre en photos et repartir. C’est vraiment dommage car ils ne profitent pas de leurs vacances ni de cette nature qui les entoure. C’est assez déroutant.
As-tu encore du temps pour t’occuper de tes abeilles ?
Oui bien sûr. Je tiens à préciser que je ne vends pas de miel ; j’ai toujours mes ruches mais je souhaite juste favoriser la pollinisation. Les abeilles sont importantes pour notre écosystème.
J’ai appris que des journalises français étaient venus faire un reportage sur toi. Peux-tu nous en parler ?
Oui, l’émission dure une vingtaine de minutes et devrait être diffusée prochainement sur France 3. On y parle de mon parcours et de notre vie à Okinawa ; l’émission met aussi en avant le village de Nakijin et son histoire.
Quels sont tes projets pour les prochaines années ?
Tomomi et moi sommes des travailleurs indépendants et ce n’est pas forcément facile d’avoir une stabilité financière avec nos différentes activités même si on rencontre du succès actuellement. Dans les périodes les plus fastes, je m’investis beaucoup physiquement et à la longue, cela peut devenir épuisant même si j’aime ce que je fais. Il faut apprendre à lever le pied, car c’est aussi une vie plus zen et plus tranquille que nous sommes venus chercher ici ! Il faut trouver un juste milieu.
C’est pourquoi dans le futur au moment de notre retraite, on rentrera sûrement vivre en France ; j’ai hérité d’une maison familiale à Marmande en Lot et Garonne qui est située dans un cadre magnifique et je sais qu’on y sera bien. Le fait que mon fils garde un lien avec ma famille, c’est important.
Le projet, c’est aussi de pouvoir acheter un bout de terrain à Okinawa et de construire une petite maison style « container » afin de pouvoir revenir quand on en a envie.
Merci Julien de nous avoir donné de tes nouvelles ! A bientôt à Nakijin !

Vous pouvez retrouver Julien et Tomomi sur internet et les réseaux sociaux :
Soma Ecoliving : Instagram | Facebook | Site internet
Bubble Addict Okinawa : Instagram | Facebook | Site internet






