Escale à Kodama Lodge, chez Géraldine et Simon au cœur des Alpes japonaises

Dans cet entretien, Géraldine et Simon, freeriders Suisses passionnés de sports de glisse et de voyages, retracent leur parcours et leur périple à travers les continents « entre ride et surf », jusqu’au cœur des Alpes japonaises. C’est dans la Vallée d’Hakuba, en pleine nature et connue pour sa poudreuse exceptionnelle, qu’ils ont posé leurs valises et ouvert en 2015, leur maison d’hôtes « Kodama Lodge », un lieu chaleureux à découvrir, situé à quelques heures seulement de Tokyo…

Géraldine et Simon, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Géraldine : Je m’appelle Géraldine Grand, j’ai 42 ans et je suis Franco-Suisse.

J’ai toujours vécu en Suisse. J’ai fait mon parcours scolaire à Lausanne, puis je suis partie à l’âge de 16 ans faire mon apprentissage de gestionnaire de vente d’articles de sport dans une station de ski à Crans-Montana.

Je suis pratiquement née sur la neige puisque j’ai débuté le ski alors que j’avais à peine 2 ans et que j’étais parmi les premières à avoir expérimentée le snowboard en 1989 !  Pendant mon apprentissage, j’ai pu continuer à pratiquer ma passion au quotidien et participer à des compétitions de snowboard régionales et internationales en freestyle, boardercross et freeride…

Avec mon frère, nous avons eu la chance d’avoir des parents qui nous ont transmis l’amour des voyages nous permettant de découvrir plusieurs pays du globe ; ainsi à 21 ans, je partais seule en Nouvelle-Zélande pour rider dans l’hémisphere sud et en profiter au maximum.

© Takahiro Nakanishi / Géraldine Grand & Simon Favez

Pendant plusieurs années, j’ai donc pu allier travail, compétitions et voyages. Et puis, tout naturellement je me suis intéressée au surf, ce qui m’a permis de découvrir de nouveaux pays. Comme, par exemple, traverser pendant six mois l’Amérique du Sud du Mexique à l’Argentine, seule avec ma planche de surf sous le bras…

Puis au bout de dix ans, j’ai rencontré mon mari, Simon !

Simon : Je m’appelle Simon Favez, j’ai 38 ans et j’ai grandi pas très loin de Géraldine à Nyon au bord du lac Léman, dans une famille de voyageurs et de passionnés de la neige et de la montagne. J’ai aussi commencé le ski et le snowboard très tôt. J’ai participé à moins de compétitions que Géraldine mais le snowboard a toujours été une passion.

J’ai fais des études de sport à l’Université de Lausanne pour devenir enseignant comme mes parents. Et je passais aussi un maximum de temps sur la neige surtout en Suisse et en Europe. Comme pour Géraldine, ma passion pour le surf est venu tout naturellement et m’a permis aussi découvrir des pays où je pouvais le pratiquer comme lors de mon premier voyage en Afrique du Sud.

© Yoshiro Higai / Simon Favez 

Vous étiez faits pour vous rencontrer…

S. : C’est vrai que le snowboard en Suisse c’est un milieu où tout le monde se connait, c’est donc étonnant que l’on ne se soit pas connu plus tôt !

G. : On s’est finalement rencontré il y a dix ans lors d’une avant-première d’un film sur le snowboard où il m’a offert un verre… On s’est recroisé plus tard et assez vite on ne s’est plus quitté ! Au bout de trois mois, on avait déjà programmé un voyage en Indonésie d’une durée de sept semaines !

Comment vous est venue l’idée de partir faire le Tour du Monde ? Et de quelle manière avez-vous préparé ce projet ?

G. : L’hiver, je travaillais dans les magasins de sport mais à un moment donné, j’ai eu envie de changement. Je souhaitais devenir professeur de sport de neige en ski et snowboard et me mettre à mon compte. Arrivée à la fin de cette formation de trois ans, j’ai eu de graves problèmes au niveau de la hanche et j’ai dû me faire opérer. Le chirurgien m’avait alors fait comprendre que je ne pourrai plus continuer dans cette voie et qu’il fallait que je trouve autre chose. C’était la fin du monde pour moi !…

Puis un jour, pendant ma période de rééducation et voyant que j’allais mieux, j’ai proposé à Simon de partir voyager mais cette fois-ci pendant une année et… pour pouvoir surfer en bikini !

Simon a tout de suite été partant, en me faisant remarquer que la neige allait sûrement nous manquer. On a donc décidé de l’inclure dans ce projet.

S. : Pendant plus de six mois, on a monté un programme pour trouver les meilleures saisons dans chaque pays que l’on voulait faire, pour pouvoir combiner surf et snowboard, et mettre assez d’argent de côté pour réaliser ce projet.

G. : On avait aussi l’envie d’apporter quelque chose en plus, on a donc décidé d’y inclure un côté humanitaire. Durant nos précédents voyages, on avait vu que l’accès à l’eau était souvent compliqué dans certains pays…

Saviez-vous à l’avance de quelle façon vous alliez pouvoir aider les gens sur place ?

G. : Par le biais de l’association « Waves For Water »  et son programme de filtres à eaux compacts et transportables, nous avons pu mettre en place une campagne de crowdfunding, et ainsi obtenir cinquante filtres… Il faut savoir qu’un filtre fourni de l’eau potable à 100 personnes pour 5 ans ! Nous avons choisi d’appeller ce périple « Riding for Water ».

S. : Oui, on était surtout organisé pour le début de notre voyage. On a cherché quelles étaient les solutions les plus simples pour transporter le matériel et de quelle manière procéder pour ne pas être trop invasifs. On a beaucoup appris lors de notre première étape et pu transposer la façon de faire dans les pays suivants.

Et comment s’est passé ce début de Tour du Monde ?

G. : Malgré un ennui de santé, -avec une opération dix jours avant notre départ !-, nous avons finalement pu partir au printemps 2014 et nous rendre au Maroc dans un premier temps. Nous avions rejoint une amie à Marrakech ou se trouve son association qui à pour but notamment le traitement les déchets dans l’Atlas, elle nous a beaucoup aidé et coaché. Nous avons vite appris que l’accès à l’eau potable dans ces régions de montagnes étaient problématiques, en partie à cause de nombreux déchets qui y sont brûlés.

S.: C’était important pour nous d’avoir des contacts sur place qui soient au courant des problématiques locales. On a suivi ce modèle dans la plupart des pays que nous avons visité, en cherchant durant notre voyage diverses associations locales. Et sur place, le « feeling » jouait aussi un rôle important car malheureusement dans certains pays, la corruption pouvait se faire sentir.

Pour quelles raisons souhaitiez-vous aller au Japon durant votre Tour du Monde ?

G. : Nous n’avions aucune attente par rapport au Japon, on avait juste en tête quelques films de snowboard qui décrivaient des montagnes paradisiaques ! Ce n’est pas forcément un pays qui nous attirait au départ. Cette étape n’était pas liée au côté humanitaire…

Dans le milieu du snowboard, tout le monde sait que la poudreuse japonaise est l’une des meilleures au monde. C’était surtout pour cette raison que l’on voulait s’y rendre !

Dans quelles circonstances êtes-vous arrivés au Japon ?

S. : Après avoir visité de nombreux pays : le Maroc, l’Afrique du Sud, le Mozambique, Madagascar, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Indonésie et les Philippines, nous devions passer deux semaines au Japon avant de repartir pour terminer notre Tour du Monde.

G. : Nous avons même eu des propositions de travail avant d’arriver au Japon, comme reprendre une magnifique guesthouse en Afrique du Sud devant l’un des spots de surf les plus connus… (mais il y a beaucoup trop de requins pour pouvoir surfer au quotidien sans avoir la boule au ventre !).

Pendant ce périple, nous avions séjourné chez une amie Australienne qui nous avait conseillé de contacter l’une de ses compatriotes propriétaire d’une guesthouse dans la vallée d’Hakuba au cœur des Alpes Japonaises, et qui pouvait éventuellement nous proposer une solution d’hébergement lors de notre escale au Japon. Contre toute attente, la gérante de cette guesthouse nous avait alors proposé de venir travailler avec elle pendant deux mois en tant que volontaires…

C’était une opportunité que nous ne pouvions pas refuser mais passer autant de temps en montagne n’était pas l’objectif initial et risquait de raccourcir les étapes « surf » de notre Tour du Monde.

Comment s’est passée cette première expérience sur l’Archipel ?

G. : Après notre séjour aux Philippines, on s’est donc rendu à Hakuba, qui est située à 3h30 de Tokyo. Nous avions trouvé un train avec un trajet direct de Shinjuku à Hakuba, le Azuza express. Cela semblait facile mais une tempête de neige était annoncée et le personnel de la gare ne pouvait pas nous confirmer le départ du train ! Le vendeur de la billetterie était parti se cacher dans son bureau ne sachant pas comment nous expliquer qu’un changement devait se faire… « Welcome to Japan ! »

Nous arrivions dans un pays complètement inconnu et dépaysant : peu de Japonais que nous croisions parlaient anglais et la plupart des panneaux étaient écrits en kanji…

Finalement nous avions dû nous arrêter à Matsumoto et attendre qu’un bus nous emmène jusqu’à Habuka car le train était immobilisé par la neige…

Dans cette guesthouse, Simon s’occupait des petits déjeuners et je faisais les ménages. Pendant nos pauses, on allait rider sur le domaine d’Happo, on était ravi !

Une semaine après notre arrivée, nous étions invités chez un ami de la propriétaire pour l’inauguration d’une maison qu’il venait d’acheter et qu’il souhaitait transformer en lodge. Et là, l’idée d’ouvrir une maison d’hôtes dans cette vallée a très vite germé dans notre esprit… Une semaine plus tard, on annonçait à nos parents que l’on s’installait au Japon !

On avait eu tous les deux un véritable coup de coeur pour cette région, quelque chose de très fort !

© Kodama Lodge / Vallée d’Hakuba

De quelle manière avez-vous réussi à réaliser ce projet de vous installer au Japon ?

G. : On a d’abord décidé avec un pincement au cœur d’écourter notre Tour du Monde qui devait se terminer avec Hawaï et l’Alaska, des destinations de rêve pour le surf et le snowboard mais également les étapes les plus onéreuses !

On a commencé à faire des recherches sur internet, à se renseigner sur les démarches administratives pour s’installer au Japon et à monter un business plan

A notre retour en Suisse fin février 2015, nous avons passé quelques mois à travailler dur pour économiser encore de l’argent et nous passions tout notre temps libre à développer ce projet.

S. : L’objectif était de pouvoir revenir l’été au Japon pour trouver une maison qui corresponde à notre projet ; on avait déjà effectué quelques visites durant l’hiver mais sans succès. On cherchait à s’installer dans le centre d’Hakuba où la vie nocturne et ses nombreux restaurants permettent aux gens de sortir le soir et de manger à l’extérieur, afin de proposer uniquement le petit déjeuner à nos futurs clients.

Aviez-vous eu le temps d’apprendre le japonais ?

G. : Non, pas du tout ! Nous étions focalisés sur notre projet, notre travail en Suisse et toutes les démarches à entreprendre… Mais c’est vrai que sur place pour chercher une maison, c’était compliqué. On avait notamment fait la connaissance d’un Japonais que j’avais rencontré sur les pistes, qui est devenu un ami très proche et qui nous a beaucoup aidé.

A quel endroit avez-vous acheté cette maison finalement ?

G. : Nous avons eu une chance incroyable, car après après plus d’une dizaine de visites, on avait finalement trouvé la maison de nos rêves qui se situait à l’autre bout de la vallée… mais qui ne correspondait pas du tout au secteur recherché, car trop éloignée du centre.

S. : Il fallait se décider vite car nous avions un coup de coeur pour cette maison mais la localisation ne permettait pas de réaliser le projet initial que nous avions pour cette maison d’hôtes.

G. : On s’est tout de suite demandé de quelle façon nous allions nourrir les clients ! Heureusement, Simon adore cuisiner et finalement, il a tout de suite été partant pour proposer le dîner à nos futurs clients.

S.: C’était une organisation différente mais c’était la meilleure solution pour un début, en plus elle était sur les pistes donc très bien située pour faire du snowboard.

© Kodama Lodge / Un client heureux !

A-t-il été facile d’acheter une maison au Japon en tant qu’étranger ?

G. : Oui et non ; c’était compliqué car tous les documents sont en japonais mais légalement, c’est assez facile. On a aussi eu la chance d’être aidé par cet ami Japonais.

S. : Le plus compliqué c’était d’obtenir le visa, et ensuite trouver un assureur, organiser le contrat pour l’électricité, etc…

G. : On a finalement acheté cette maison et puis on a décidé de se marier… surtout parce que tout était au nom de Simon ! Je n’avais qu’un visa touristique à ce moment-là. On est donc rentré en Suisse après l’achat de la maison, et en trois semaines et demi on s’est marié, on a fait une exposition photo de notre voyage « Riding For Water » puis on a déménagé au Japon ! C’était épique !

Du coup quel type de visa avez-vous pu obtenir ?

S. : J’ai un visa investisseur… Le jour où nous sommes revenus au Japon, nous nous sommes rendus à Tokyo rencontrer une avocate spécialiste de l’immigration. Géraldine devait aussi recevoir son visa épouse dans les semaines suivantes.

G : Il ne me restait que deux mois et demi avant de devoir quitter le Japon. Il fallait absolument que je reçoive ce visa épouse qui tardait à arriver… L’immigration m’avait prévenu à mon retour au Japon que si je ne recevais pas ce visa, je ne pourrai plus y revenir !

S. : Pour ce visa, on est censé recevoir une carte postale de l’immigration… N’ayant aucune nouvelle à quelques jours de la date limite pour Géraldine, on nous avait conseillé de faire une demande de prolongation. Cette demande allait de toute façon être refusée, mais le temps que la décision soit prise, on a pu gagner quinze jours durant lesquels nous avons enfin pu recevoir cette précieuse carte postale ! Quelle chance, nous étions en plein dans notre première saison, entourés de clients !

Avez-vous effectué des travaux dans cette maison ?

G. : Nous avons effectué les travaux que l’on pouvait pour essayer de l’embellir avec le peu d’argent qui nous restait ! Il fallait que cette maison soit prête pour accueillir les premiers clients.

S. : Nous avons travaillé sans relâche pendant quatre mois, pour nettoyer et aménager la maison, et effectuer des travaux de rénovation et de peinture.

En parallèle, on essayait de résoudre les problèmes administratifs que l’on pouvait rencontrer comme l’ouverture d’un compte en banque ou la délivrance du permis d’exploitation du lodge que nous avons nommé le « Kodama Lodge » (qui signifie « esprit de la forêt » en japonais)… Tout s’est finalement résolu au moment de son ouverture en décembre 2015 !

Aujourd’hui, nous avons un lodge composé de neuf chambres, une petite salle de yoga, deux salons, une salle à manger avec un bar, un « ski room », et un coin lecture et télétravail.

G. : On n’a rien lâché mais on a aussi eu la chance d’avoir les « étoiles » avec nous !

De quelle manière avez-vous fait connaitre le Kodama Lodge ?

S. : Nous avons fait la promotion du Lodge auprès de tout notre réseau en Suisse, à l’étranger et dans le milieu du snowboard.

G. : On a utilisé ce réseau que l’on a créé pendant toutes ces années ; nous avons surtout une clientèle de niche plutôt européenne, américaine et canadienne entre 25 et 50 ans, passionnée de montagne et de poudreuse.

S. : Notre plan marketing/publicité était quand même bien réfléchi, on savait où on allait et quel type de clientèle nous allions pouvoir toucher, même si rien n’est jamais garanti.

Comment avez-vous vécu cette période ?

G. :  Entre le problème de mon attente de visa et les premiers clients à gérer, j’étais à la limite du burn-out ! Ce qui ne m’était jamais arrivée avant, même plus jeune quand je travaillais plus de dix-sept heures par jour en montagne en saison pour payer mes voyages ! … La barrière de la langue, la bureaucratie, mais aussi la culture japonaise très différente de la nôtre ont été des freins dans ce projet mais on prenait ces obstacles plutôt comme des missions à accomplir et il y en a eu beaucoup !

Avez-vous réussi à vous intégrer et à vous faire des amis ?

G. : Nous habitons un petit village où tout le monde se connaît. Les habitants ont vu qu’on se donnait de la peine pour apprendre le japonais et pour nous intégrer. Nous avons des amis Japonais mais c’est vrai que nous n’avons pas le même type d’échanges qu’avec nos amis Européens. Concernant les étrangers installés dans la région, il y a de nombreux Anglo-saxons qui viennent pour la plupart d’Australie mais nous n’avons pas le même but ou les mêmes envies que la plupart d’entre eux : ils sont là pour les affaires, pour s’amuser et pour ensuite repartir ailleurs… alors que pour nous, c’est un mode de vie !

Cela fait maintenant sept ans que vous tenez le Kodama Lodge… Quel est le bilan de toutes ces années passées au Japon ? Avez-vous des regrets ?

S. : Le Japon a des aspects incroyables : une qualité de vie proche de la nature, la sécurité, la politesse des gens… ce sont des petites choses de la vie quotidienne qui nous rappellent un peu notre vie en Suisse.

G. : Il y a même des vaches à côté de notre maison, ce qui est très rare au Japon !…

Nous n’avons aucun regret, si c’était à refaire, on referait la même chose.

Mais c’est vrai que pendant les cinq premières années, on a beaucoup travaillé notamment pour transformer cette maison ; cela nous a demandé beaucoup d’énergie et de temps.

S. : Les premières années, nous retournions très peu en Suisse pour voir la famille et les amis. Nous n’en éprouvions pas encore le manque.

Mais au bout de cinq ans, on s’est rendu compte qu’il fallait peut-être revoir notre rythme.

G. : Nous devions retrouver un équilibre de vie ; le voyage et le surf nous manquaient. Nous avions aussi besoin d’aller voir des amis hors du Japon.

Au mois de mars 2020, alors que nous avions justement décidé de voyager à nouveau, au Sri Lanka dans un premier temps, avant de continuer vers la Suisse… nous sommes malheureusement restés bloqués trois mois au Sri Lanka à cause de la crise sanitaire ! On a pu en profiter pour faire le bilan, de voir ce que nous souhaitions changé dans notre vie.

Justement, comment vivez-vous cette crise sanitaire qui dure depuis presque deux ans ?

G. : C’est très compliqué… Certains de nos amis expatriés vivant au Japon sont restés bloqué six mois à l’étranger à payer leur loyer à Tokyo et sans rentrée d’argent ! On a eu de la chance car le Sri Lanka avait très peu de cas et un retour au Japon était possible dès que les vols ont repris. On a donc pu revenir en juin alors que les frontières sont restées fermées jusqu’en Septembre 2020.

Au retour, je me suis formée pour être guide de thérapie forestière et professeur de yin yoga pour m’occuper et éviter de déprimer, mais aussi pour pouvoir proposer autre chose aux futurs clients et quand les frontières rouvriront aux touristes.

© Kodama Lodge / Thérapie forestière

Financièrement, on a eu très peu d’aide du gouvernement japonais mais on vit simplement : on a un potager à côté de la maison, on a cultivé notre riz…

S. : Les aides proposées aux touristes du Japon comme « Go To Travel «  (réductions pour voyager moins cher) ont quand même permis d’aider indirectement les professionnels du tourisme. Mais à la période de Noël de l’année dernière, au moment où l’on recommençait à avoir des clients, il y a eu un nouveau pic épidémique et les déplacements ont été de nouveau limités dans le pays avec la mise en place d’un nouvel état d’urgence (en place jusqu’au mois d’octobre).

G. : Ce qui nous manque le plus, ce sont les moments d’échanges et de partage avec nos clients. Mais aujourd’hui, on tient bon, on garde espoir…

S. : Nous nous préparons actuellement à cette nouvelle saison d’hiver, et nous espérons que les Japonais mais aussi les expatriés qui n’auront pas la chance de rentrer chez eux pour Noël, viendront passer les fêtes à la montagne au Kodama Lodge !

Avez-vous d’autres projets ?

S. : Vu que Géraldine a fait une formation de guide en thérapie forestière et en yin yoga, on aimerait proposer plus de retraites « nature » et d’autres activités liées à la nature comme le vélo, notamment l’été.

© Kodama Lodge
Otari, Préfecture de Nagano (village voisin d’Hakuba)

De mon côté, j’ai aussi évolué dans ma façon de cuisiner avec l’aide des chefs qui nous ont aidés ces dernières saisons. Nous proposions principalement de la cuisine fusion asiatique / japonaise à nos clients étrangers. Accueillant maintenant principalement des Japonais et expatriés en manque de voyage, j’en profite pour revenir à une cuisine qui est majoritairement européenne mais aussi inspirée de nos nombreux voyages.

G. : A long terme, on réfléchi à reprendre un jour notre Tour du Monde, peut-être que l’on trouvera des personnes qui pourraient reprendre le Lodge en notre absence ?… mais pour l’instant on est concentré sur le présent et on vit à fond notre vie ici !

Et pour finir, quelles sont vos régions préférées au Japon ?

S. : Nous avons récemment fait un séjour dans les îles du sud à Okinawa, c’était magnifique !

Le Japon, c’est le meilleur pays pour partir en road trip, se retrouver en pleine nature avec des toilettes propres, des onsens et des konbini (épiceries japonaises) le long des routes. Il est possible de dormir dans sa voiture ou sous tente dans beaucoup d’endroits et de plages paradisiaques.

G. : Nous aimons bien nous rendre à la péninsule de Noto, au nord de la préfecture d’Ishikawa. Nous recommandons aussi de visiter la péninsule d’Izu, la région de Koya-san et du Kumano Kodo ainsi que l’île de Shikoku, l’une des quatre grandes îles du Japon.

Merci Géraldine et Simon pour cet échange inspirant ! A bientôt à Hakuba !

Vous pouvez retrouver Géraldine et Simon sur internet et les réseaux sociaux :

Kodama Lodge : https://kodamalodge.com/fr

https://www.facebook.com/Kodamalodge/

https://www.instagram.com/kodamalodge/

Tour du Monde « Riding for Water » : www.ridingforwater.com

La Thérapie Forestière de Géraldine : https://www.instagram.com/shinrinyokujapan/

© Crédit photo portrait : Yoshiro Higai

2 commentaires

  1. Merci pour ce magnifique reportage
    à Kodama Lodge. Ces deux entrepreneurs Simon et Géraldine ont un courage incroyable et ma femme et moi sommes très fiers de notre fille et de son mari. J’espère que le Japon ouvre rapidement ses frontières au tourisme afin que les efforts soient récompensés.
    Un bisou de Suisse.

    Aimé par 1 personne

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